Le photographe français, Jean-Christophe Béchet, partage dans cette Viewing Room exclusive ses tous derniers travaux intitulés « Sédiments & Matières »  à travers lesquels il explore et questionne l’idée de matérialité du médium photographique. Ces images hybrides, à fois figuratives et abstraites, traditionnelles et innovantes, anciennes et nouvelles, proposent de fusionner les trois grands supports de la photographie : les plaques de verre du 19ème, les tirages argentiques du 20ème et la technologie numérique du 21ème siècle. Ce travail nous offre un aperçu de ce que l’on pourrait appeler l’ère de la post-photographie.

Chaque tirage est unique. Jean-Christophe Béchet utilise une technique mixte composé de tirages argentiques noir et blanc associés à des tirages pigmentaires couleur réalisés à partir de scans de plaques de verres datant de 1900-1905. Les tirages proposés au format 20 x 25 cm ne sont pas encadrés. Ils sont signés, datés 2020 et numérotés 1/1 au dos.

“Tout a commencé lorsque j’ai découvert les plaques de verre photographiques de mon arrière grand-père.”

“Je ressentais le besoin de mieux comprendre comment les évolutions techniques et chimiques de la photographie avaient influencé sa propre esthétique.”

“En créant ces pièces uniques, je voulais faire dialoguer deux époques de la photographie.”

Jean-Christophe Béchet
Sediments of Matter 006, 2020

Jean-Christophe Béchet
Sediments of Matter 007, 2020

Né en 1964 à Marseille, Jean-Christophe Béchet vit et travaille depuis 1990 à Paris. Mêlant noir et blanc et couleur, argentique et numérique, 24x 36 et moyen format, polaroids et “accidents” photographiques, Jean-Christophe Béchet cherche pour chaque projet le “bon outil”, celui qui lui permettra de faire dialoguer de façon pertinente une interprétation du réel et une matière photographique. Son travail photographique se développe dans deux directions qui se croisent et se répondent en permanence. Ainsi d’un côté son approche du réel le rend proche d’une forme de « documentaire poétique » avec un intérêt permanent pour la “photo de rue” et les architectures urbaines. Il parle alors de ses photographies comme de PAYSAGES HABITÉS. En parallèle, il développe depuis plus de quinze ans une recherche sur la matière photographique et la spécificité du médium, en argentique comme en numérique. Pour cela, il s’attache aux « accidents » techniques, et revisite ses photographies du réel en les confrontant à plusieurs techniques de tirage. Il restitue ainsi, au-delà de la prise de vue, ce travail sur la lumière, le temps et le hasard qui sont, selon lui, les trois piliers de l’acte photographique. Depuis 20 ans, ce double regard sur le monde se construit livre par livre, l’espace de la page imprimée étant son terrain d’expression “naturel”. Il est ainsi l’auteur de plus de 20 livres monographiques. Ses photographies sont aussi présentes dans plusieurs collections privées et publiques et elles ont été montrées dans plus de soixante expositions, notamment aux Rencontres d’Arles 2006 (série « Politiques Urbaines ») et 2012 (série « Accidents ») et aux Mois de la Photo à Paris, en 2006, 2008 et 2017.

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